Points clés
Santé mentale chez les cadres et les managers
Santé mentale chez les cadres et les managers
Les analyses présentées dans ce document s’appuient sur un volet qualitatif mené en mai 2025 avec des entretiens individuels menés auprès de cadres managers du secteur privé, un volet quantitatif mené en juin 2025 auprès d’un échantillon de 2 000 cadres salariés du secteur privé, et 10 entretiens réalisés auprès de professionnel.les de la santé mentale intervenant dans le champ du travail.
Points-clés
- Les risques liés à la santé mentale se révèlent plus aigus chez les cadres
- 41 % des cadres travaillent souvent sous pression (vs 24 % des non-cadres). Leur quotidien est souvent rythmé par une charge de travail élevée, des objectifs exigeants et des horaires étendus.
- Cette réalité de travail peut fragiliser la santé mentale de certains cadres. Un tiers d’entre eux déclarent des troubles fréquents (stress intense, anxiété, irritabilité, déprime, épuisement professionnel), avec une vulnérabilité accrue chez les femmes et les jeunes cadres.
- Mais les managers comme les entreprises ont souvent du mal à apporter des solutions concrètes à ces difficultés
- Les entreprises sont jugées à l’écoute sur le sujet, mais leurs actions sont perçues comme ayant une portée concrète limitée.
- De leur côté, 9 managers sur 10 estiment avoir un rôle à jouer en matière de prévention et d’accompagnement de la santé mentale de leurs collaborateurs. Ils privilégient l’écoute, le soutien et des aménagements organisationnels, mais souvent avec peu de moyens.
- Nombre de cadres managers se trouvent eux-mêmes aux prises avec une santé mentale dégradée
- Le cumul des rôles attribués aux managers (produire, contrôler, animer, gérer des conflits, fédérer, veiller à la santé mentale de leur équipe, etc.) entraîne des situations fréquentes de surcharge, qui les exposent encore plus que les autres cadres à des risques d’épuisement et de santé mentale dégradée.
- 58 % des managers disent ainsi parfois ressentir un sentiment de stress intense dans leur travail (contre 52 % des cadres non-managers).
- L’identité cadre, et a fortiori celle de manager, exacerbe les risques
- L’écrasante majorité des cadres considèrent qu’il est important de « se dépasser dans son travail ». Exprimer leur vulnérabilité peut leur paraitre incompatible avec leur statut et ils sont encore nombreux à considérer que parler de leurs difficultés peut nuire à leur évolution professionnelle (32 % des cadres non-managers et 39 % des managers) ou leur légitimité.
- Cette culture du dépassement, liée à l’identité cadre et aux injonctions à leur égard, peut amener parfois à des réactions qui aggravent encore la situation : sur-engagement et isolement.