Communiqué de presse
Métiers verts : quelle dynamique d’emploi pour les cadres ?
À l’occasion de la Journée mondiale du climat, l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) dévoile une nouvelle étude consacrée au marché de l’emploi cadre dans les métiers verts. Ces travaux s’intéressent à la dynamique de l’emploi “vert”, aux secteurs d’activité et régions moteurs en la matière. Ils mettent en lumière des profils de candidats plus jeunes, plus qualifiés et souvent issus d’écoles d’ingénieurs.
La transition écologique et énergétique est identifiée par 72% des cadres et 66% des entreprises comme l’un des chocs majeurs qui redéfiniront l’avenir du travail*. En conséquence, de nouvelles exigences en matière de compétences émergent et les métiers dits “verts” gagnent progressivement en visibilité sur le marché de l’emploi cadre.
Un marché cadre encore limité qui se structure autour de 4 secteurs d’activité
Qu’appelle-t-on un métier vert ? Il s’agit d’un métier à finalité environnementale qui mobilise des compétences techniques destinées à mesurer, prévenir ou corriger les impacts négatifs sur l’environnement.
Selon les enquêtes emploi de l’Insee, 73 000 cadres du privé exercent un métier vert. Et la dynamique de recrutement progresse. En 2024, 13 710 offres d’emploi cadre liées aux métiers verts ont été publiées sur apec.fr soit 2,9 % de l’ensemble des offres d’emploi (contre 1,8% en 2019).
Ces métiers s’installent progressivement dans 4 grands domaines d’activité :
- La gestion des risques environnementaux (6 060 offres),
- L’énergie-eau (5 520 offres),
- L’environnement et l’agronomie (1 170 offres),
- La dépollution et le traitement des déchets (960 offres).
Des régions et des secteurs moteurs de la dynamique d’évolution des métiers verts
Si l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes concentrent à elles seules 40% des offres d’emploi cadres liées aux métiers verts (respectivement 25% et 15%), d’autres régions se distinguent par une forte proportion de ces métiers sur leur marché.
C’est notamment le cas de la Normandie (3,9% des offres d’emploi cadre dans la région), qui investit massivement dans la dépollution et la réhabilitation d’ancien sites industriels et de terres contaminées et dans les énergies renouvelables, et du Grand Est (3,5%) qui soutient plusieurs projets dans le champ des énergies nouvelles.
Les DROM-COM se démarquent également avec 3,9% des offres d’emploi cadres qui concernent des métiers verts, en lien avec leurs enjeux environnementaux spécifiques.
Les entreprises de l’ingénierie-R&D, c'est-à-dire en architecture, ingénierie, contrôle et analyses techniques, sont celles qui recherche le plus de cadres avec plus de quatre offres d'emploi sur dix pour des métiers qui contribuent à mesurer, prévenir, maîtriser, corriger les impacts négatifs et les dommages sur l’environnement, suivi par les secteurs de l’industrie (18 %) et de la construction (12 %).
Qui sont les cadres qui exercent des métiers verts ?
Les métiers verts attirent des profils plus masculins, jeunes et qualifiés. L’âge moyen des candidats est de 34 ans, soit un an de moins par rapport à l’ensemble des candidats à des métiers cadres. La répartition des candidatures entre femmes et hommes est identique à celle observée sur le marché global : seulement 35% des candidatures proviennent de femmes, avec de fortes variations selon les domaines. Elles sont davantage représentées dans la gestion des risques environnementaux, l’environnement-agronomie et la dépollution (42 %), mais nettement moins dans l’énergie (25 %).
Ces métiers verts se distinguent également par le niveau élevé de qualification demandée : 87% des candidats possèdent un diplôme de niveau bac +5 ou plus, contre 79% pour l’ensemble des candidats à des postes de cadres. Cette proportion atteint même 97% pour les postes dans l’environnement et l’agronomie. À l’inverse, les métiers de la dépollution et du traitement des déchets attirent des profils plus diversifiés, avec 76 % de diplômés bac+5 et plus.
Les écoles d’ingénieurs occupent une place importante parmi les candidats aux métiers verts : 42 % en sont issus, ce qui témoigne d’un marché orienté vers des compétences techniques spécialisées, indispensables pour accompagner la transition écologique et énergétique.
L’essor des métiers verts illustre la manière dont la transition écologique et énergétique transforme en profondeur le monde du travail : les organisations repensent leurs priorités, les compétences évoluent, et de nouveaux champs professionnels émergent. Cette dynamique dépasse la seule question des recrutements : elle engage une redéfinition durable des trajectoires de carrières et des besoins des entreprises.Hélène Garner, Directrice des données et des études de l’Apec
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