Communiqué de presse
Au travail, les inégalités envers les femmes persistent !
L’Apec montre dans sa dernière étude combien les inégalités persistent entre les femmes et les hommes cadres, particulièrement en matière de rémunération et de parcours professionnel. Ce traitement inégalitaire impacte le quotidien comme la carrière à long terme des femmes cadres, même si initiatives de sensibilisation et actions pour l’égalité se développent dans les entreprises.
L’écart de rémunération, premier marqueur des inégalités femmes-hommes
Les inégalités entre femmes et hommes cadres se manifestent en premier lieu au niveau de la rémunération, avec des écarts significatifs : à « postes et profils identiques » (en neutralisant par conséquent l’effet des différences de métiers, de secteurs et d’âge), les hommes cadres gagnent en moyenne 6,9 % de plus, que leurs homologues féminins. Terrible constat, cet écart ne se résorbe quasiment pas depuis 2015, date de la 1ère enquête : il est juste passé de 8,5 % en 2015 à 7,1 % en 2019 et 6,9 % en 2024.
Cet écart se creuse avec l’âge. Il atteint 11 % chez les cadres de plus de 55 ans contre 3 % chez les moins de 35 ans. D’autant que, chaque année, les femmes cadres bénéficient de moins d’augmentations individuelles que les hommes cadres (54 % des femmes vs 59 % des hommes en 2024).
Une femme cadre sur deux estime ne pas être rémunérée équitablement, soit 9 points de plus que les hommes : ces inégalités génèrent un sentiment d’injustice chez les femmes, bien que plus en plus d’entreprises mettent en place des actions pour essayer de changer la donne.
Le plafond de verre n’est toujours pas brisé : seuls 20 % des cadres de direction générale sont des femmes
Malgré l’augmentation progressive au fil du temps de la part des femmes parmi les cadres (38 % aujourd’hui contre 30 % il y a 20 ans), elles continuent de rencontrer des obstacles dans leur progression professionnelle. Un tiers déclarent avoir déjà eu le sentiment d’être freinées dans leur vie professionnelle du simple fait d’être une femme. Dans les faits, seules 33 % des femmes cadres sont managers contre 46% des hommes cadres. Les directions générales sont un exemple édifiant : aujourd’hui 79 % des cadres des directions générales sont des hommes.
Equilibre vie-pro/vie perso : des inégalités loin d’être résorbées
Les femmes cadres rencontrent plus de difficultés que les hommes à concilier vie personnelle et professionnelle (59 % des femmes le disent vs 49 % des hommes) surtout lorsqu'elles ont de jeunes enfants ou occupent des postes de management. Cela s’explique en grande partie par la prégnance d’inégalités dans la répartition des tâches domestiques : par exemple, dans les couples de cadres avec enfants, les mères sont presque systématiquement sollicitées pour s'occuper d'un enfant malade. Cette difficile conciliation vie pro-vie perso a davantage d’impact sur la santé psychologique des femmes cadres : 85 % de femmes vs 77 % d’hommes disent que ce difficile équilibre vie pro/vie perso impacte leur santé psychologique.
Le monde du travail, encore théâtre de comportements sexistes
Bien que de nombreux cadres, recruteurs et manageurs ont déjà été sensibilisés à la question du sexisme au travail par leur employeur, particulièrement au sein des grandes entreprises, et en dépit de la vague #Meetoo, ce fléau -qui alimente les discriminations envers les femmes- persiste encore. 4 femmes cadres sur 10 affirment être témoins de comportements sexistes, en gestes ou en paroles, dans leur entreprise, au moins de temps en temps.
Les résultats de notre étude appuient une nouvelle fois là où ça fait mal : les inégalités de rémunération et les obstacles à la progression de carrière des femmes cadres sont encore là, et régressent beaucoup trop lentement ! En prendre conscience, mais surtout agir par des mesures concrètes est une urgence, qui impliquent nécessairement toutes les parties prenantes et au premier chef les managers, RH, recruteurs pour parvenir enfin à une véritable égalité ! L’Apec continuera de jouer son rôle en agissant toujours plus, à son niveau, pour ces transformations indispensablesGilles Gateau, directeur général de l’Apec
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