Communiqué de presse
Étude Apec x Terra Nova - Rémunérations : enquête sur les attentes des salariés du privé
Dans un contexte d’incertitudes économiques, le pouvoir d’achat s’est affirmé comme une préoccupation centrale pour les Français. Dans cette dynamique, l’Apec et Terra Nova publient une enquête inédite menée auprès de 4000 salariés du secteur privé, afin de mieux comprendre comment ils perçoivent leur rémunération. Une enquête d’autant plus utile que la transposition en droit français de la directive européenne sur la transparence salariale est attendue en 2026. Ce texte doit venir renforcer l’exigence de lisibilité et d’équité des systèmes de rémunération et répondre ainsi aux attentes exprimées par les salariés.
L’évolution du pouvoir d’achat reste pour les salariés une préoccupation majeure : 68% se déclarent inquiets face aux perspectives des années à venir. Les travaux de l’Apec et de Terra Nova montrent que si les pouvoirs publics sont identifiés comme les premiers responsables, les entreprises sont elles aussi très attendues sur le sujet.
Des attentes sur la clarification des mécanismes de fixation des salaires
Les attentes des salariés du privé à l’égard des entreprises ne concernent pas seulement le montant des salaires mais également la lisibilité et l’équité des mécanismes de rémunération. Près de la moitié des répondants jugent opaques les critères qui déterminent les augmentations (49%), y compris chez les cadres (46%), et ce manque de lisibilité peut nourrir un sentiment d’injustice : 41 % estiment que leur entreprise n’est pas équitable dans la fixation des salaires à l’embauche, et 48 % pointent une iniquité dans l’attribution des augmentations.
Face à ces perceptions, les salariés appellent à une clarification des mécanismes de fixation de rémunération. De leur point de vue, les salaires d’embauche devraient avant tout être déterminés par les compétences requises et les conditions de travail, tandis que les augmentations individuelles devraient se fonder sur les efforts fournis, la performance et la charge de travail.
Un enjeu plus large d’équilibre entre les contributions et les rétributions
À titre personnel, la majorité des salariés du privé se disent satisfaits de leur rémunération (57%). Si les salariés ne déclarent pas d’insatisfaction majeure, 31% se déclarent tout de même « pas vraiment satisfaits » et 12% « pas du tout satisfaits ».
Près d’un salarié sur deux estime que sa rémunération ne reflète pas suffisamment ses apports à l’entreprise (compétences, expérience, efforts...). Et au-delà du salaire, une part importante des salariés du privé estime qu’il existe un déséquilibre entre ce qu’ils investissent dans leur travail et ce qu’ils reçoivent en retour : 34 % des salariés se sentent perdants.
Le sentiment d’être gagnant ou perdant est lié à la CSP mais ne s’y résume pas
Les ouvriers mettent en avant la discordance entre la pénibilité de leurs conditions de travail et le niveau de leur rémunération. Les professions intermédiaires sont les plus susceptibles de se juger perdantes (41 %), notamment en raison d’un manque perçu de reconnaissance au regard de leurs compétences, de leur niveau de responsabilité et de
leur utilité dans l’entreprise.
Les cadres, mieux rémunérés et bénéficiant d’opportunités de progression et de conditions de travail plus favorables, sont les plus nombreux à se dire gagnants (36 %).
Mais, même au sein de la population cadre, de grandes disparités existent quant au sentiment d’être gagnant ou perdant.
En effet, au-delà de la CSP l’âge et le genre influent sur la perception de cet équilibre. Les seniors se sentent moins « gagnants » que les jeunes générations (24% contre 34%). C’est également le cas des femmes par rapport aux hommes (25% contre 33%).
Les analyses menées par l’Apec et Terra Nova montrent que le sentiment d’équilibre entre les contributions et les rétributions relève, certes de la rémunération et de la mobilité salariale (qui a tendance à faire défaut au bas de l’échelle des salaires), mais aussi des conditions de travail, de la reconnaissance et des perspectives d’évolution professionnelle.
Ainsi, les réflexions sur les rétributions devront interroger, au-delà des rémunérations elles-mêmes, leur mécanisme, les manières de valoriser les conditions de travail, l’expérience (notamment chez les seniors), mais aussi les inégalités entre les femmes et les hommes. Elles devront également prendre en compte les réalités spécifiques à chaque catégorie socio professionnelle et penser les rétributions dans leur ensemble, en incluant la question de l’évolution professionnelle et de l’employabilité.
« Faire avancer la lisibilité et la transparence des rémunérations répond à la fois à une attente des salariés, notamment des cadres, à une exigence réglementaire à venir, et à un impératif d'égalité entre les femmes et les hommes. Tout le monde y gagnera, entreprises et collaborateurs.trices ! »Gilles Gateau, directeur général de l’Apec
« Quand on y regarde de plus près, les salariés ont encore beaucoup à dire sur la rémunération de leur travail. S’ils apparaissent globalement satisfaits de leur situation professionnelle actuelle, beaucoup s’interrogent sur l’évolution de leur rémunération, sur ses critères, sur sa justice autant que sur sa justesse. »Thierry Pech, directeur général de Terra Nova
Méthodologie
Le terrain d’enquête a été réalisé en avril et mai 2025 par la société Ipsos.Échantillon de 4 001 salariés du privé, représentatif par la méthode des quotas, en matière de sexe, d’âge, de catégorie socio-professionnelle, de type de contrat, de secteur d’activité, de taille d’entreprise et de région de travail.
Actualité
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Communiqué de presse
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Actualité
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