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Communiqué de presse

Industrie et construction : quels besoins pour les métiers cadres en Normandie ?

Publié le

09

oct. 2020

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Face aux enjeux de réindustrialisation des territoires, de la transformation digitale et dans un contexte de crise économique liée au Covid-19, l’Apec, Le CESI et la Région Normandie publient l’étude « Industrie et construction : quels besoins pour les métiers cadres en Normandie ? ». Ce rapport s’inscrit dans le cadre du projet « Rebond Compétences » du « Rin Action Sup 2019 ».

Cette étude inédite met en exergue les besoins en compétences cadres des entreprises normandes en s’appuyant sur une double analyse. La première a été menée avant la crise du Covid-19, elle porte sur les offres d’emploi cadre publiées sur Apec.fr en 2019 pour la région et le témoignage de professionnels des RH implantés en Normandie. Le second volet concerne l’analyse des offres d’emploi cadre publiées sur le site Apec.fr au 2ème trimestre 2020 comparée au 2ème trimestre 2019.
 

Les entreprises de l’industrie fortement impactées par la crise

Au 2e trimestre 2020, le volume d’offres d’emploi cadre diffusées sur Apec.fr en Normandie était deux fois moins important qu’au 2e trimestre 2019. Parmi elles, les offres d’emploi cadre issues d’entreprises industrielles enregistrent une baisse de -55%, soit la plus forte baisse devant les offres provenant du secteur du commerce (-44%), de celui de la construction (-40%) et de celui des services (-39%). En outre, le secteur industriel qui représentait 17% des offres d’emploi cadre en Normandie au 2è trimestre 2019 ne représente plus que 13%, soit une baisse de 4 points.

Dans le détail, le secteur automobile et aéronautique, domaine phare de la région Normandie, est la branche la plus touchée de l’industrie et ne représente plus que 7% des offres publiées au 2è  trimestre 2020 sur Apec.fr (soit 11 points de moins qu’au 2è trimestre 2019). La crise a également affecté le secteur des équipements électriques et électroniques qui baisse de 5 points en un an (6% des offres vs 11%).

Enfin, le secteur de la mécanique-métallurgie, premier secteur recruteur en Normandie, semble également être un peu affaibli, avec 22% des offres au 2è trimestre 2020 contre 26% au 2e trimestre 2019.

Dans la construction, la crise semble avoir davantage affecté les entreprises de construction spécialisée, dont la proportion des offres enregistre une baisse de 9 points, par rapport aux entreprises exerçant dans le génie civil.
 

Les besoins en compétences cadres perdurent

En 2019, les entreprises de l’industrie et de la construction ont essentiellement recherché des profils stratégiques « cœur de métier », jugés indispensables au maintien de leur activité : 8 offres d’emploi sur 10 concernent les services techniques, les fonctions commerciales, les études R&D et la production industrielle. 

En 2020, dans l’industrie, ces mêmes profils demeurent les plus recherchés et représentent encore 26% des offres d’emploi parues au 2e trimestre 2020 sur Apec.fr (contre 34% en 2019). Il s’agit des métiers de la qualité, ceux des process et du pilotage industriel. Les cadres des fonctions commerciales restent également fortement demandés par les entreprises de l’industrie (16% des offres). Ces profils, déjà très recherchés avant la crise, se révèlent essentiels au développement de l’activité et du chiffre d’affaires des entreprises fragilisées en cette période d’incertitude.

Dans le secteur de la construction, les cadres de chantiers (conducteurs·trices de travaux, ingénieur·e·s BTP, ingénieur·e·s second-œuvre), restent les principales cibles des recruteurs et représentent 32% des offres d’emploi diffusées au 2è trimestre 2020 (vs 37 % au 2è trimestre 2019).
 

Les enjeux et défis à venir pour les entreprises normandes

En 2019, les entreprises normandes ont exprimé la volonté d’embaucher des candidates et candidats faisant preuve de compétences innovantes. Il s’agit d’une tendance émergente (3% des offres d’emploi en font mention), pour autant, elle répond à des enjeux prégnants auxquels sont confrontées les organisations. 4 enjeux liés à de nouvelles compétences ont été identifiés : 

  • Optimiser les processus de production (ingénieur machines spéciale, IA, automatisme)
  • Réduire les coûts de production, de maintenance, de consommation énergétique (pilotage d’études et de conception avec maitrise des technologies d’impression 3D)
  • Se positionner sur de nouveaux marchés (ingénieur process maitrisant le domaine de l’IoT Internet of Things)
  • Protéger et traiter les données (ingénieur en cybersécurité et informatique industrielle…)

Pour autant, des obstacles (coûts financiers, facteurs humains) demeurent pour la majorité des RH interrogés, ils contribuent à freiner le déploiement des technologies innovantes.

En outre, en 2019, les recruteurs font part de difficultés pour recruter en Normandie. Des freins qui relèvent à la fois d’éléments structurels (problématiques d’attractivité des filières industrie et de la construction) et/ou conjoncturels (manque de candidatures sur le marché).

En 2020, même si les offres d’emploi ont baissé, les entreprises qui continuent de recruter comme celles qui préparent « l’après », pourraient davantage tirer leur épingle du jeu. Le nombre de candidatures pourrait être plus important, en lien avec un marché de l’emploi très affecté et davantage de cadres en recherche d’emploi. Les candidats pourraient notamment miser sur la transférabilité des compétences pour diversifier leur recherche d’emploi et envisager des mobilités intersectorielles, par exemple entre deux secteurs clés pour la région : l’aéronautique et l’automobile.

En outre, l’émergence du télétravail devrait permettre de nouvelles mobilités géographiques. Dans ce contexte, certains territoires pourraient gagner en attractivité permettant aux entreprises d’en tirer des bénéfices, en voyant s’accroître leur potentiel de talents. Enfin, le débat relancé sur la relocalisation de la chaine de production pourrait constituer une opportunité pour les territoires industriels forts, tels que la Normandie.

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