Communiqué de presse
Équilibre vie pro/vie perso : des inégalités femmes-hommes loin d’être résorbées et qui n’épargnent pas les cadres. Un axe prioritaire pour aller vers l’égalité !
L’Apec vient de réaliser une étude sur la conciliation entre la vie personnelle et la vie professionnelle auprès de 2 000 cadres. Et, à la veille de la journée internationale des droits des femmes, le constat est sans appel :
• Les femmes cadres continuent de porter une charge domestique nettement plus élevée que celle de leurs homologues masculins, et ont logiquement plus de difficultés à concilier leur vie personnelle et leur vie professionnelle (52 % des femmes cadres versus 41 % des hommes cadres).
• Pourtant, pour 80 % des cadres, équilibrer les temps de vie contribuerait à réduire les inégalités et pourrait favoriser l’évolution professionnelle de tous les cadres.
• Enfin, si le télétravail est perçu comme un « facilitateur » de l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle pour 75 % des cadres concernés, les cadres en général expriment d’autres attentes en termes de flexibilité sur l’organisation et le temps de travail.
Notre étude montre à quel point, en 2023, chez les cadres comme dans le reste de la société, les femmes et les hommes ne sont pas à égalité en termes d’équilibre vie personnelle - vie professionnelle. Les stéréotypes de genre ont la vie dure et sévissent dans toutes les sphères, en entreprises comme dans le privé ! La conciliation vie pro/vie perso est plus difficile pour les femmes cadres. C’est un enjeu prioritaire, qui avec la lutte contre les inégalités salariales et le changement de mentalité des dirigeants, figure dans le top 3 des leviers d’actions pour parvenir à l’égalité professionnelle. Sur ce terrain aussi, les entreprises peuvent beaucoup ! Il faut avancer collectivement et plus rapidement dans ce sens !Gilles Gateau, directeur général de l'Apec
Vie personnelle-vie professionnelle : un si cher équilibre
52 % des femmes cadres rencontrent des difficultés à concilier leur vie personnelle et leur vie professionnelle, c’est 11 points de plus que les hommes cadres.
Les concessions consenties sont aussi plus importantes : 64 % des femmes cadres ont le sentiment de parfois faire passer leur vie professionnelle avant leur vie personnelle (+10 points vs les hommes cadres) tandis que 6 femmes cadres sur 10 déplorent de ne pas consacrer suffisamment de temps à leurs proches, à leurs loisirs ou même à leur hygiène de vie (s’alimenter moins bien, ne pas dormir suffisamment). Plus marquant encore, elles sont 18 %, à souvent renoncer ou repousser des rendez-vous médicaux.
Sans oublier les répercussions sur la sphère professionnelle, puisque 35 % des femmes cadres estiment parfois manquer de temps pour faire aboutir un dossier du fait de contraintes personnelles (5 points de plus que les hommes cadres).
Des impacts négatifs sur la santé psychologique
Une précédente enquête Apec pointe le sentiment de surinvestissement, plus marqué chez les femmes cadres :
- 66 % d’entre elles ont la sensation d’avoir une charge de travail insurmontable (vs 49% des hommes cadres),
- 62 % ressentent un niveau de stress intense (versus 50 % des hommes cadres), voire un sentiment d’épuisement professionnel (pour 58 % des femmes cadres vs 51 % des hommes cadres) *.
Rien d’étonnant donc que 82 % des femmes cadres (9 points de plus que les hommes cadres) indiquent que les difficultés à concilier vie pro/vie perso affectent leur santé psychologique.
*omnibus cadres, Apec, septembre 2022
L’équilibre vie pro/vie perso : un des enjeux de la lutte contre les inégalités
Ainsi, 80 % des cadres, et en particulier les femmes (85 %), estiment qu’agir sur la conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle contribuerait à réduire les inégalités dans le monde du travail entre les femmes et les hommes. Cela bénéficierait non seulement aux carrières des femmes mais aussi à celles des hommes cadres puisqu’ils sont aussi nombreux à avoir déjà renoncé à une évolution professionnelle (31 %) pour préserver leur équilibre vie personnelle-vie professionnelle.
Cet équilibre est d’ailleurs jugé prioritaire pour l’égalité femmes-hommes, juste après le changement des mentalités des décisionnaires. Mais il ne dépasse néanmoins pas la question des niveaux de rémunération, qui reste au cœur des inégalités de genre. Aujourd’hui encore, les femmes cadres gagnent 8 % de moins que les hommes cadres, à profil et poste équivalents. Ce taux ne se réduit pas, depuis la 1ère mesure réalisée en 2014 par l’Apec !
Le télétravail, une première réponse qui reste insuffisante
Parmi les cadres qui ont la possibilité de télétravailler, 75 % indiquent que cette modalité facilite la conciliation entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle. Les femmes cadres, davantage convaincues (79 %, dont 47 % beaucoup), sont aussi plus susceptibles que les hommes de profiter de tous leurs jours de télétravail (73 % versus 59 %). A noter cependant, 45 % des femmes cadres, contre 34 % d’hommes, utilisent le télétravail pour travailler
encore plus * !
Mais, au-delà du télétravail, les hommes comme les femmes cadres expriment également d’autres attentes et estiment que pour améliorer l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, il faudrait davantage de flexibilité dans l’organisation et le temps de travail.
*source : omnibus cadres, Apec, septembre 2022.
Méthodologie de l’étude Apec « Conciliation vie personnelle - vie professionnelle »
Enquête en ligne auprès d’un échantillon représentatif de 2000 cadres du secteur privé en poste et sans emploi par la méthode des quotas, en matière de sexe, d’âge, de secteur d’activité, de taille d’entreprise, de région et de responsabilités hiérarchiques.
Enquête réalisée en décembre 2022.
Pour consulter l’enquête : « Conciliation vie personnelle - vie professionnelle »