Communiqué de presse
Les cadres seniors, des profils à forte valeur ajoutée, notamment en temps de crise
Dans un contexte où les profils seniors sont parmi les plus impactés par la baisse des intentions de recrutements de cadres, l’Apec s’est intéressée au ressenti et au vécu des cadres de 55 ans ou plus, durant cette période. L’association interroge également leurs managers afin de recueillir leur perception.
Les cadres seniors, des profils à forte valeur ajoutée…
Un quart des managers considèrent l’expérience des cadres seniors comme leur principal atout. Ils sont généralement vus comme des collaborateurs sur lesquels se reposer et on leur confie aisément les dossiers les plus ardus pour lesquels leur fort niveau d’expertise est plébiscité. Les entreprises apprécient tout autant leur capacité à prendre du recul et leur posture relationnelle : près de la moitié des managers estime qu’ils sont, par rapport aux plus jeunes, davantage aptes à désamorcer un conflit. Enfin, 82 % des managers considèrent qu’avoir un cadre senior parmi ses équipes en temps de crise est « plutôt rassurant ». Les plus expérimentés sont en effet perçus comme engagés (87 %) et motivés (85 %) en cette période.
…mais qui se sentent inquiets et moins valorisés que leurs collègues
Pourtant, plus d’un d’1 cadre senior sur 3 estime que leurs compétences ne sont pas assez valorisées par leur entreprise et ont parfois le sentiment que l’on investit davantage sur les plus jeunes collaborateurs et collaboratrices. Ce manque de reconnaissance professionnelle est plus souvent ressenti par les cadres seniors de plus de 60 ans et se caractérise particulièrement par l’absence de perspectives salariales. Ainsi, près de 6 cadres sur 10 se disent inquiets quant à l’évolution de leur rémunération. Les RH, de leurs côtés, estiment valoriser le travail des cadres les plus expérimentés en leur accordant plus de confiance et de responsabilités. Cette marque d’attention reste perçue comme symbolique par les premiers concernés qui ont le sentiment d’être mis à contribution sans réelle contrepartie.
En outre, dans ce contexte de crise, 37 % des plus de 55 ans déclarent que leur qualité de vie au travail s’est dégradée, pointant des difficultés liées aux évolutions des modes de management (46 %) et d’organisation du travail (43 %). Enfin, la crise leur fait craindre un surplus de travail et un risque de changement dans leurs missions.
L’emploi des seniors : un enjeu majeur pour les entreprises
Dans ce contexte, face à ces craintes grandissantes, les cadres seniors seraient prêts à considérer d’éventuelles « portes de sorties » proposées par leur entreprise. 6 sur 10 accepteraient un plan de départ volontaire avant l’âge de la retraite et 1 sur 2 serait prêt à accepter de quitter son entreprise par le biais d’une rupture conventionnelle. Côté entreprises, la plupart d’entre elles n’ont pas de politique spécifique à destination des seniors : même si elles en perçoivent l’enjeu, seules 32 % déclarent en avoir mis une en place. Il s’agit le plus souvent de politiques de maintien en emploi, déployées par 23 % des organisations interrogées. La formation (13 %) ou l’accompagnement au départ à la retraite (10 %) n’ont été instaurées, quant à elles, que par une minorité d’entreprises.
L’Apec a, depuis longtemps, intégré l’enjeu de la deuxième partie de carrière. Et alors que celle-ci tend à s’allonger, l’âge reste, quelle que soit la situation économique, un vecteur de préjugés qu’il est grand temps de contrecarrer. Et parce que la crise risque d’accentuer ces inégalités, nous faisons de l’accompagnement des cadres seniors l’une de nos priorités, à travers de nouvelles initiatives telles que Talents Seniors ou encore, en encourageant les entreprises à plus d’inclusionGilles Gateau, directeur général de l’Apec
Talents Seniors, contre la désinsertion professionnelle et sociale des seniors
Testée en 2019 dans deux régions, les Hauts-de-France et en Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’opération de parrainage Talents Seniors met en relation des chefs d’entreprise, cadres dirigeants, décideurs institutionnels, élus et des cadres seniors demandeurs d’emploi accompagnés par l’Apec.
Ces binômes ainsi constitués vont, durant les 12 mois de l’opération, se rencontrer, échanger et travailler conjointement, à raison au minimum d’un rendez-vous par mois. Ils sont épaulés par un·e consultant·e de l’Apec, qui accompagne au quotidien le ou la cadre dans son projet professionnel. En 2021, le dispositif s’étend sur 7 régions : en Paca et Corse, en Hauts-de-France, dans les Pays de la Loire, en Nouvelle-Aquitaine, dans le Grand Est, en Île-de-France et en Occitanie. En 2019, lors des deux éditions pilotes, 152 cadres d’une moyenne d’âge de 55 ans, se sont engagés dans l’aventure et plus de 140 entreprises ont participé à l’opération, en mobilisant des parrains et marraines bénévoles. Au global, près de 65 % des cadres seniors ont retrouvé une activité dont 48% un CDI.
Repères
- 1 cadre sur 5 est âgé de 55 ans et plus et les femmes sont sous-représentées parmi eux
- Près de1 cadre senior sur 4 travaille dans une TPE
- 22 % des cadres demandeurs d’emploi ont plus de 55 ans
- Près de1 cadre senior sur 2 occupe un poste de commercial ou en gestion/finance/administration.
Sources : Apec - Insee - Pôle emploi