Emploi cadre : face aux difficultés de recrutements, les entreprises agissent et continuent d’ajuster leurs critères

A retenir :

•  S’il faut aujourd’hui 12 semaines en moyenne aux entreprises pour trouver la perle rare, ce délai s’allonge à 15 semaines pour certains secteurs en très forte tension comme l’industrie. En outre, 18 % des PME et 20 % des grandes entreprises ont mis plus de 16 semaines pour faire aboutir le dernier recrutement de cadre.
•  De leurs côtés, les cadres jugent aussi les délais de recrutement trop longs et plébiscitent des processus plus compacts, lisibles et équilibrés.
•  Dans ce contexte, les entreprises maintiennent des stratégies de sourcing proactives, en particulier les TPE-PME, qui doivent pouvoir se démarquer pour recruter et sécuriser leurs embauches.

Les difficultés de recrutement touchent toutes les entreprises…

Dans un marché de l’emploi cadre qui maintient sa dynamique, les difficultés de recrutement, elles, restent élevées : 79 % des entreprises ayant l’intention de recruter au moins un cadre au 2e trimestre 2024 anticipent des difficultés.
La pénurie de candidatures est le premier facteur évoqué par les entreprises (79 % pour les PME et 81 % les ETI/GE), suivi d’un décalage entre les candidatures reçues et les profils recherchés (70 % pour les PME et 71 % pour ETI/GE), puis la concurrence accrue entre employeurs pour les mêmes profils (64 % pour les PME et 71 % pour les ET/GE). Pour les cadres, le réseau demeure un puissant levier : 27 % des candidatures retenues par les entreprises proviennent de recommandations (réseau de contact et cooptation de collaborateurs). Ils sont 57 % de cadres à avoir décroché un emploi grâce à leur réseau.
 
… qui poursuivent leurs ajustements

Alors que le délai moyen de recrutement reste élevé de 9 à 12 semaines (entre 2020 et 2023), voire 15 semaines dans l’industrie, les entreprises agissent et poursuivent leurs ajustements. En premier lieu sur la rémunération proposée, qui est souvent revue à la hausse, mais également en assouplissant leurs critères de sélection sur le profil des candidates et des candidats. Elles sont nombreuses à avoir recruté un cadre moins expérimenté (60 %) ou plus expérimenté (55 %) pour palier à cette pénurie. 
 
 

Des stratégies de sourcing renouvelées

 La lettre de motivation n’est aujourd’hui plus un passage obligé. En effet, 50 % des candidatures ne se font plus grâce à une lettre de motivation, soit -19 points par rapport à 2019. Les entreprises se tournent vers d’autres moyens de tester les candidatures. 71 % réalisent une présélection téléphonique et 47 % ont recours à un test pour vérifier la fiabilité des informations (mise en situation professionnel, test de personnalité, de langue étrangère ou psychotechnique).
 
 

Des enjeux de recrutement en phase avec les attentes des cadres

Si les processus de recrutement s’allongent pour les entreprises, les cadres plébiscitent également des processus plus courts et moins énergivores. 52 % d’entre eux attendent une réponse à leur candidature sous moins de 3 semaines et 90 % souhaitent passer deux ou trois entretiens maximums. De plus, ils souhaiteraient n’avoir à se déplacer qu’une seule fois dans l’entreprise, pour l’entretien avec le futur manager, et que les tests soient effectués avec plus de parcimonie (réservés aux profils juniors ou IT). 
 
Ils remettent également en cause le partage des informations clés : en effet 65 % des cadres souhaiteraient disposer d’une information sur le salaire avant le 1er entretien. Dès la première prise de contact, les cadres attendent de la transparence sur la durée du processus (nombre d’entretiens, temps de réponse etc.), le contenu des différents entretiens (sujets, objectifs, interlocuteurs etc.) et les éventuels tests à passer (contenu, aspects évalués, etc).
 

Consulter les études en PJ :   
- Pratiques de recrutements de cadres en 2024
- Attentes des cadres en matière de recrutements

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