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Cadres seniors : des actifs au potentiel encore trop sous-estimé par les entreprises
L'Apec analyse les ressentis et les aspirations des cadres seniors, qui occupent un emploi, concernant leur dernière partie de carrière. L’occasion de rappeler que les cadres seniors ont toute leur place dans l'entreprise et que les politiques RH doivent davantage les prendre en compte dans leur spécificité et diversité, au moment où la négociation interprofessionnelle qui porte - entre autres sujets - sur l'emploi des seniors, entre dans sa phase finale.
- Des actifs engagés en entreprise : les cadres seniors sont massivement investis dans leur travail, et en attente de nouvelles missions et de stimulation. 91 % d’entre eux se déclarent engagés, 68 % souhaitent conserver leur niveau de responsabilité, 34 % disent aborder ces dernières années avec une forte motivation. 6 cadres seniors sur 10 aimeraient piloter de nouveaux projets ou développer de nouvelles compétences. Tout en poursuivant leurs projets actuels, 8 cadres seniors sur 10 aimeraient passer plus de temps à transmettre, à former des collaborateurs et à partager leurs savoirs.
- Malgré leur potentiel, les cadres seniors ne se sentent pas assez valorisés : Si les entreprises n’ont jamais eu autant besoin de cadres (337,000 recrutements prévus en 2024 - source : Prévisions Apec 2024), seuls 6% des recrutements de l’année 2024 miseront à priori sur des cadres de plus de 20 ans d’expérience, démontrant encore une forme de réticence de la part des entreprises à accueillir des seniors, alors même qu’ils sont largement impliqués et satisfaits de leur situation professionnelle. Leurs principaux sujets de préoccupation pour leurs dernières années d’activité professionnelle se concentrent sur le maintien de leur niveau de rémunération (46 %) et la crainte que leur charge de travail ne s’intensifie (33 %).
Il y a un vrai travail de pédagogie à faire auprès de tous les acteurs, dans l’entreprise et dans la société : les seniors veulent travailler, et restent engagés tout au long de leur carrière. Moins leur donner accès aux dispositifs de formation ou freiner leur évolution professionnelle, au motif qu’il ne leur reste « plus beaucoup de temps » dans l’entreprise, est une véritable erreur. Alors même que les entreprises ont toujours des difficultés à recruter, les cadres plus expérimentés, au regard de leur engagement et investissement, représentent un vivier de compétences précieux et encore trop peu exploité. Enfin, alors qu’on parle de plein emploi des cadres, n’oublions pas que la dynamique ne profite pas à toutes et tous. Pour preuve, les cadres séniors sont plus que d’autres impactés par le chômage. Il est important de changer de regard pour faire bouger les lignes et agir concrètement pour un plein emploi inclusif.Gilles Gateau, directeur général de l'Apec
Consulter l'étude Projections professionnelles des cadres séniors
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