Recrutements, salaires mais aussi insertion des jeunes diplômés, 2021 année du rebond ?

Pour autant, des disparités demeurent entre secteurs, territoires et profils.
Côté salaires, 2021 a aussi été une année de rebond… modeste au regard du retour de l’inflation, et toujours aussi désespérément inégalitaire entre hommes et femmes cadres.
La publication des intentions d’embauches 2022 interviendra dans quelques semaines, fin avril, pour mieux prendre en compte la nouvelle situation d’incertitude créée par la guerre en Ukraine.

Malgré la persistance de la crise sanitaire, 2021 aura été une bonne année pour l'emploi cadre, avec une forte dynamique de recrutements dans beaucoup de secteurs, fonctions et territoires. Un mouvement qui aiguise comme jamais les tensions de recrutement. Côté salaire aussi on retrouve une dynamique plus favorable, mais loin des niveaux de l'inflation et sans progrès –une fois encore- dans la réduction des inégalités femmes/hommes. Une année 2021 à analyser de près pour mieux anticiper 2022, marqué d'ores et déjà par un retour de l'incertitude lié à la crise sanitaire et au contexte géopolitique : une dynamique oui, mais prudence !
Gilles Gateau, directeur général de l’Apec.

Une dynamique à plusieurs vitesses

Les services à forte valeur ajoutée sont restés les 1er recruteurs de cadres, en particulier les activités informatiques (21 % des recrutements), l'ingénierie-R&D (13 %) et les activités juridiques et comptables - conseil et gestion des entreprises (10 % ). Portés par la reprise, certains secteurs ont vu leurs recrutements dépasser le niveau d'avant-crise, c'est le cas de la banque-assurance (+15 % vs 2019) ou du secteur santé-action sociale (+13 %).

D'autres, comme l'industrie du bois, papier, imprimerie (-30 %), l'industrie automobile-aéronautique (-24 %) ou la communication-médias (-20 %), ont été très fragilisés et accusent une baisse des recrutements qui ne se résorbent pas.

Côté fonctions, sans surprise, les informaticiens ont été les plus convoités (23 % des recrutements) . Aux côtés des commerciaux et des cadres d' études-R&D , ils concentrent une proportion importante des recrutements de cadres en 2021 (55 %).

Jeunes diplômé.es : une insertion boostée par l'alternance

Bonne nouvelle, 82 % des Bac+5 de la promotion 2020 occupant un emploi 12 mois après l'obtention de leur diplôme, soit un niveau équivalent à celui de l'avant-crise. L' alternance s'affirme comme un tremplin efficace pour l'insertion professionnelle. 9 jeunes sur 10 , ayant effectué leurs études en alternance durant leur cursus, sont ainsi en emploi 12 mois après avoir été diplômés, dont les ¾ en CDI.

Cependant, des signaux faibles sont à noter. Le salaire annuel brut médian des jeunes diplômés en vitesse poste, en perte de depuis deux promotions consécutives, atterrit à 30 000 € pour la promotion 2020. Les inégalités salariales entre les femmes et les hommes apparaissent également dès le début de carrière (27 600 € vs 33 000 €) et ne se résorbent que très peu. Autre point d'alerte, 20 % des jeunes en poste fournissent leur emploi comme un « emploi alimentaire », et près d'1 sur 3 estiment que leur travail n'est pas en phase avec leurs aspirations .

Salaire des cadres : des inégalités persistantes

En 2021, le salaire médian des cadres s'élève à 51K€ bruts annuels (vs 50K€ en 2018, 2019 et 2020), soit un petit +2% en 3 ans. Cette stabilité relative s'accompagne de la persistance des inégalités femmes-hommes, dont l'écart de salaire ne se réduit pas . En 2021, les femmes cadres gagnent encore 15 % de moins que les hommes cadres et sont pourtant, en proportion, toujours moins augmentées que les hommes.

*247 000 recrutements de cadres selon les exportateurs Apec de mai 2021

Télécharger le dossier de presse.

En savoir plus sur l'étude "2021, des recrutements de cadres proches du niveau record d'avant-crise".

En savoir plus sur le Baromètre 2022 de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés.es.

En savoir plus sur les chiffres-clés de la rémunération des cadres en 2021